jeudi 22 août 2013

Egypte : choisissez votre camps qu'ils disent !


J’aimerais revenir ici sur un article publié cette semaine par Marcel Sel au sujet du coup d’Etat militaire en Egypte,  texte qui n’a pas manqué de provoquer chez moi une certaine indignation.  Celle-ci a été d’autant plus vive que je lis souvent Marcel Sel avec une certaine attention, quand bien même certaines de ses prises de positions pourraient parfois m’exaspérer.

Tout d’abord, si ce cet article a provoqué une réaction de rejet si forte chez moi, c’est parce qu’il sonne comme une justification du coup d’Etat militaire en Egypte.  Cette pratique qui est, dans l’esprit même de Marcel Sel,  « une chose détestable aux yeux des libéraux que nous sommes ». Aux yeux des libéraux je ne sais pas, mais aux yeux de n’importe quel démocrate digne de ce nom, ça ne fait aucun doute...Il est dommage dés lors que Marcel Sel semble faire une exception quant à la détestabilité de la pratique du coup d’Etat en fonction de la couleur politique du gouvernement qui en est victime. Oh bien sûr l’auteur nous dit qu’il n’approuve pas ce coup d’Etat militaire, mais bien qu’il essaye de « l’expliquer » ou encore de « nuancer » ce qu’on peut lire dans nos journaux. Pourtant, cette précaution rhétorique ne peut masquer le parti-pris évident de l’auteur pour l’armée égyptienne et le choix de la force contre les Frères musulmans. En témoigne ce passage du texte on ne peut plus explicite : « Eh oui. Les Frères musulmans, c’est un fauve aussi. Un fauve, ça ne négocie pas. Un fauve, ça n’obéit pas à de gentilles menaces. Un fauve, ça mord. Alors, seule la force peut en venir à bout. Ou alors, on peut aussi être très sympa, démocrate, aimable, suppliant, humaniste et se faire bouffer. ». En somme, la violence c’est pas bien, mais avec des sauvages pareils, on n’a pas le choix ma petite dame ! C’est même dans leur nature intrinsèque d’être violents, inutile de chercher la discussion, l’accommodement et encore moins de les intégrer au système démocratique, ce ne serait que temps perdu… Avec un raisonnement pareil, tout dialogue entre les Frères musulmans et les « libéraux » égyptiens était impossible, les élections qui ont consacré leur victoire étaient bonnes à jeter aux oubliettes et le coup d’Etat ne faisait que couver depuis 2011, sans même laisser leur chance aux acteurs de l’Egypte post-Moubarak, dont les Frères musulmans sont évidemment parmi les plus importants.

De fait, Marcel Sel part d’un double postulat qui me semble pour le moins contestable. Premièrement, les Frères musulmans au pouvoir auraient forcément amené la dictature religieuse, à « l’islamisme totalitaire ». Face au danger que représente un tel mouvement, le coup d’Etat est légitime et la dictature militaire est un moindre mal…Mon but n’est pas ici de nier que les Frères musulmans soit un mouvement politique on ne peut plus conservateur, voir même foncièrement réactionnaire. Mon but n’est pas non plus de nier les liens que cette organisation a pu entretenir, au moins dans le passé, avec des groupes terroristes. Je n’ai pas non plus l’intention de dire que les Frères sont des démocrates irréprochables. Non, mon but est de déconstruire un discours idéologique voulant qu’au Printemps arabe ait succédé presque immédiatement l’Hiver islamiste. L’approbation du coup d’Etat militaire en Egypte comme un mal nécessaire à la sauvegarde de la démocratie face à « l’Islam totalitaire » n’est que la suite logique de ce discours tempêté à longueur de journée par des éditorialistes néo-conservateurs. Tâchons de reprendre point par point.

Tout d'abord, le coup d’Etat est légitime parce que le gouvernement Morsi ne l’était pas. J’aimerais bien savoir sur quoi repose une telle affirmation. Selon moi, la démocratie moderne recouvre deux dimensions. Une dimension substantive, constitué par la garantie de certains droits fondamentaux. Et une dimension procédurale chargée de s’assurer de l’équité de l’accès au pouvoir. Cette dimension implique donc que la personne qui reçoit le pouvoir ne change pas en cours de route les règles d’accès à celui-ci, de telle sorte que l’opposition se verrait d’avance barrer la possibilité d’arriver aux offices. Or, si certaines réformes  de Mohammed Morsi sont hautement critiquables (on pense notamment à la réforme de la constitution, qui renforce les pouvoirs du président de la République), à aucun moment Mohammed Morsi n’a remis en cause la procédure démocratique. A partir du moment où un gouvernement respecte les deux dimensions fondamentales que je viens d’énoncer, le reste n’est qu’un combat de nature politique entre différentes conceptions de l’intérêt général. A ce titre, nul doute que cette conception soit ancrée dans le conservatisme dans le chef des Frères musulmans. Mais à ce que je sache, être conservateur n’est pas être antidémocrate. Il en existe dans toutes les démocraties, même les plus consolidées. Il est donc étrange qu’on refuse aux jeunes démocraties arabes d’avoir les leurs. La simple présence des conservateurs musulmans devenant un argument prouvant irrémédiablement l’échec du processus de démocratisation. Avouez que c’est un peu paradoxal, voir même carrément paternaliste. Mais là n’est pas le comble, si la démocratie repose sur une procédure (ce qui me semble difficilement contestable), force est de constater que le coup d’Etat balaye irrémédiablement cette dernière. Donc, on approuve ce que Morsi lui-même n’a pas fait (briser les procédures démocratiques), en partant du postulat qu’il l’aurait sûrement fait si on lui en avait laissé le temps. Je ne sais pas vous mais moi j’ai l’impression d’être coincé dans un gros mindfuck. 

En outre, c’est avec ce genre de logique complètement foireuse qu’on a jadis justifié le renversement de Salvador Allende et laisser s’installer la dictature du général Pinochet (tiens, encore un militaire…) ou encore l’emprisonnement de Nelson Mandela. Parce que dans le contexte de la guerre froide, il semble que certains préféraient une bonne vieille dictature conservatrice qu’un régime « rouge », fut-il démocratique.  Depuis la fin du communisme, l’islamisme a remplacé la peur du rouge comme épouvantail. D’ailleurs, on est sommé de choisir : « Tu préfères la dictature militaire ou le totalitarisme islamique ? ». Formulé de cette manière, la réponse ne laisse guère de doute…

Cependant, le plus dérangeant dans cette article est l’intransigeance vis-à-vis des Frères musulmans doublée d’une certaine complaisance, ou en tout cas d’un certains relativisme, vis-à-vis des actions du pouvoir militaire en place. Ainsi, les massacres de l’armée ont souvent une circonstance atténuante. On nous dit par exemple que 800 morts dans le contexte moyen-oriental, ce n’est rien comparé aux maitres du genre qu’étaient Bachar El-Assad et Saddam Hussein.  On ne serait d’ailleurs pas face à des « massacres épouvantables » mais face à une « répression (trop) sanglante » (sic). A la bonne heure, me voilà rassuré ! J’avais failli avoir de la peine pour ces fauves de Frères musulmans, mais s’il ne s’agit que d’une répression sanglante, je peux dormir sur mes deux oreilles ! Par contre, les 27 morts dans une attaque des Frères musulmans dans le Sinaï ou les policiers tués justifieraient la dissolution de cette organisation. Faut dire que, comme nous le démontre Marcel Sel, ils ne nous laissent pas le choix les bougres ! Le pouvoir militaire a décidé qu’ils devaient disparaître du champ politique, et ils n’ont même pas l’outrecuidance de l’accepter sans broncher. On vous avait bien dit que ces barbus étaient de véritables bêtes féroces.

Plus sérieusement, comment ne pas penser que la réaction relativement violente des Frères musulmans était inscrite dans les gènes du coup d'Etat militaire anti-Morsi ? Quoi qu'on pense des Frères et de leur idéologie (que je réprouve personnellement), ils ont conquis le pouvoir légalement et ont tenté de l'exercer dans cette même légalité. Certes, tout n'a pas été parfait et les décisions qu'ils ont pris sont hautement critiquables, mais comme le signale Marcel Sel lui-même, on ne pouvait pas espérer que l'Egypte devienne une démocratie du jour au lendemain. Même nos démocraties occidentales, pourtant consolidées, continuent elles-aussi de bafouer périodiquement les droits et libertés de leurs citoyens. Combien de temps a-t'il d'ailleurs fallu avant que nos démocraties occidentales soient pleinement stables ? Plus d'un siècle dans certains cas. On imagine le défi que cela pouvait alors représenter en Egypte, un pays où les structures informelles (dont celles de l'armée...tiens tiens, comme par hasard) gardent une importance cruciale...Je ne suis pas en train de dire que cela excuse les mauvaises décisions du gouvernement Morsi, mais plutôt que dans ce contexte le coup d'Etat est la pire chose qui aurait pu arriver. Les structures formelles avaient besoin d'être consolidées et non d'être balayées selon le bon vouloir et l'arbitraire de l'armée. De plus, ce coup d'Etat place indubitablement les Frères musulmans devant des choix qui ne permettront pas à la démocratie de se consolider en Egypte : soit ils acceptent d'avoir "perdu" et redeviennent un mouvement semi-clandestin, un Etat dans l'Etat avec ses structures propres, ce qui va maintenir le rôle des institutions informelles, soit ils continuent de se battre, et l'Egypte file tout droit dans un scénario à l'algérienne. Dans ce contexte, la dictature temporaire risque bien de devenir permanente. En soutenant ce coup d'Etat, les forces "libérales" scient la branche sur laquelle elles sont assises.

Enfin, Marcel Sel nous dit : « Le recours à l’argument de la démocratie, et en conséquence, le recours à l’argument du coup d’État n’a donc pas de sens. Là n’est pas la question. ». Quelle est t’elle dans ce cas ? Celle des Frères musulmans ? Pas d'accord. Et comment peut-on aborder une situation comme celle de l'Egypte en évacuant totalement la question démocratique (et donc du coup d'Etat) ? Le texte de Marcel Sel semble reprendre la devise de Saint-Just « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Or, ce qui donne ses lettres de noblesse à la démocratie c’est qu’elle permet l’expression de ses contradictions internes, en ce compris en donnant la voix à ceux qui veulent la détruire. La solidité des institutions et des procédures démocratiques est dés lors essentielle, quand un coup d’Etat flanque tout par terre. Si ,comme nous enjoignent les bien-pensants, nous devons choisir un camps, celui du respect des procédures démocratiques face à la logique du recours à la force doit toujours être privilégié, quelque soit la couleur idéologique du gouvernement. A cela, aucune exception ne peut être faite.



19 commentaires:

  1. Bravo pour ton post, je te trouvais assez "fanfaron virulent" sur twitter face à McSel, je dois avouer que ton analyse est bien plus cohérente que la sienne, à mes yeux en tout cas.
    Reste à savoir quelles sont les conditions de départ qui empêchent des ennemis de la démocratie à détourner celle-ci lorsqu'ils sont portés au pouvoir.

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    1. Merci.
      Il est vrai que Tweeter incite plus aux formules chocs qu'à la nuance.

      Bonne journée.

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  2. Intéressante analyse politique. Raisonnée et raisonnable.
    Sagesse.

    (Il faut aussi savoir que vous n'êtes pas lancé sur le marché des bloggeurs cherchant à se faire un nom...commercial, et entretenir une visibilité médiatique - la télé instrument de vente - pour lequel il est nécessaire de se "faire remarquer" en utilisant une méthode dont certains journalistes connus usent, afin d'apparaître dans une sorte de vrai faux "contre-courant", marketing et pub... personnelle. "Parlez de moi, parlez-moi de moi", une imitation d'un certain journaliste, une position marketing, c'est vendeur, la position de pseudo provocateur... - une attitude commerciale qui s'apparente à celle du show biz ...)

    En fait l'Egypte revit sans cesse le même scénario depuis les années 50.
    Armée/frères musulmans/ anti colonialisme.(et anglo saxonne) et Canal de Suez et Sinai et commerce maritime (voir Détroit d'Ormuz), etc....et meurtres, coups d'Etat, revanches et assassinats...(Voir par ex. Nasser, Frère musulman qui se retourne contre eux et les fait embastiller-exécuter, voir A.El Sadate assassiné... etc...)

    Pourriez-vous (si cela vous convient, bien sûr...) nous écrire qqch sur la géopolitique de ce pays/région? (enjeux, pions, histoire, économie, etc...)
    Ce serait tout aussi intéressant de vous lire encore.

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    1. Je le ferai sans doute, mais pas tout de suite. Je suis plutôt spécialisé dans la politique de l'ex-espace soviétique. Mais je publierai sans doute un autre article sur les pays arabe, je ne sais juste pas quand, je ne vais donc rien promettre. :D

      Et merci pour votre commentaire, ça fait plaisir.

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  3. En outre, sans démocratie, les contradictions internes qui ne peuvent s'exprimer, mènent inéluctablement au(x) conflit(s) (guerre civile, guerres et terrorisme et coups de force, et coups d'Etat) navigant sans cesse dans le crypto-totalitarisme ou totalitarisme avéré, cercle vicieux de la réaction et contre-réaction, tournant en boucle.

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    1. Nous sommes sur la même longueur d'ondes. Je considère que le système démocratique a le mérite d'intégrer des forces qui lui sont parfois hostiles à sa logique. C'est un vieux phénomène sociologique.

      Merci pour votre lecture et votre commentaire très intéressant.

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    2. S'exprimer et être entendu sont 2 réalités juridiques et politiques différentes.

      Au maghreb et en Egypte, le peuple semble considérer que dès que l'on s'exprime, cela doit être suivi d'effet, d'où leurs manif massives pour exiger à chaque fois : dégage ?! Ce n'est pas çà la démocratie, le droit de limoger un dirigeant en hurlant dans les rues ... Dernièrement, des Français sont descendus dans la rue pour refuser le mariage gay, est-ce que cela a été suivi d'effet ? non. Pourquoi en serait-il autrement en Tunisie ou en Egypte ?

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  4. Le plus étonnant venant de belges de base, c'est qu'ils ont vite oublié... leurs plus de 45 Ans d'Etat-CVP dans lequel ils ont baigné et qui produit encore ses effets de formatage psychologique binaire (chrétien très conservateur et oligarchique, ayant quelques faits douteux à leur tableau, y compris assassinat, sclérose sociétale, boerenbond et paroisses, monarchie catho officielle ans les Actes officiels, arrangements douteux avec la Constitution bafouée à maintes reprises, contorsions jésuitiques, fraudes et sens du caché puériisant, induit dans la population comme "normalité", habitus du conservatisme poussant à l'ultra conformisme taiseux et non informé du peuple, lois iniques, quadrillage paroissial, banques-écoles-hôpitaux religieuses, officines souterraines extrémistes, coups divers, etc, etc..)

    Alors faire dans l'anti-islamisme binaire ...et hors contexte géopolitique (si ce n'est le buzz médiatique si superficiel-émotionnel-à la mode popu), c'est l' Eglise qui se moque de la charité..
    C'est qu'on ne manque pas d'air ici!

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  5. 'Avec un raisonnement pareil, tout dialogue entre les Frères musulmans et les « libéraux » égyptiens était impossible, les élections qui ont consacré leur victoire étaient bonnes à jeter aux oubliettes et le coup d’Etat ne faisait que couver depuis 2011, sans même laisser leur chance aux acteurs de l’Egypte post-Moubarak, dont les Frères musulmans sont évidemment parmi les plus importants.'
    Attendons la suite, remarquez déjà que les FM ont rejeté la main qui leur a été tendue de participer au gouvernement il y a 1 ou 2 semaines

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  6. Vos analyses sont théoriques et livresques, faites de grands mots et de grands principes. Il vous manque du vécu et du bon sens. Allez sur place ou discutez avec des Égyptiens laïques qui savent de quoi ils parlent.

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    1. Et vous il vous manque des arguments ("le bon sens" n'en est pas un, je précise)...

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    2. Oui, les voici.
      Quand le peuple - une partie du peuple - descend dans la rue pour protester il y a en général 2 raisons à cela, des raisons économiques et/ou des restrictions de liberté.
      Ici il y avait les 2 :
      Les habitants n’ont perçu aucune amélioration de leur niveau de vie, bien au contraire, l'économie a périclité encore plus qu'avant, et, en plus, la rue est redevenue dangereuse, entre autres à cause des salafistes, dont les exactions n'ont plus été réprimées.
      Le gouvernement de Morsi pourtant élu démocratiquement (son programme était liberté, pain , et justice sociale!) adoptait des mesures anti-démocratiques. Par exemple la Constitution (qui avait été adoptée par référendum en décembre par 64% des voix, mais avec seulement 33% de participation et dont l’opposition et les représentants de l’Église s’étaient retirés, invoquant la domination des délégués islamistes) lui donnait la possibilité de légiférer par décret et d'annuler des décisions de justice déjà en cours. Outre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, il détenait ainsi le pouvoir judiciaire. Morsi a été alors comparé par certains à Hosni Moubarak et des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont eu lieu dans le pays, rassemblant en particulier des militants se définissant comme des défenseurs du principe de laïcité (voyez d'ailleurs maintenant ce qui se passe avec les Coptes, selon l'opposition laïque, de gauche et libérale, la constitution ouvrait la voie à des interprétations rigoristes de l'islam et n'offrait pas de garanties pour certaines libertés).
      Devant les protestations, au lieu de s'assouplir comme le fait Ennahda pour le moment (que ce soit parce qu'ils n'ont pas le choix vu l'équilibre des forces ou parce que l'aile modérée de leur parti prend plus de force, peu importe, ça pour le moment ce sont des interprétations subjectives) les FM de Morsi ont refusé d'entendre la rue qui demandait de nouvelles élections et son départ. Al Sissi avait appelé en juin à la fin des divisions, il avait prôné une entente entre toutes les forces politiques. La situation dégénérait vers la guerre civile (les manifestations ne datent pas de juin!!! disons qu'en juin elles ont été à leur maximum )au moment de la reprise en main par l'armée. On espère juste que cette situation soit transitoire, mais cela ne semble pas le cas: prôner la dissolution des FM n'amènera que le pire, il faudrait organiser de nouvelles élections où ils seraient partie prenante. Néanmoins les FM ont jusqu'à aujourd'hui maintenu une position de refus obstinée, car cela leur a été proposé à plusieurs reprises.

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  7. Il faut mieux vous renseigner sur les FM .... pour comprendre que les contrer même avec l'appui de l'armée est plus que nécessaire.
    Ce ne sont pas juste des 'réactionnaires' comme vous le dites, c'est une nébuleuse internationale qui étend ses tentacules dans tous les pays arabes et même en Europe, principalement en France et en Angleterre.
    Le Hamas, organisation terroriste, en est issu. Et cette nébuleuse comporte des éléments terroristes qui sont envoyés dans toutes les manifestations d'opposition pour les faire dégénérer en bains de sang. Ce qu'ils cherchent est le pouvoir et l'instauration de la charia, par tous les moyens, même en faisant patte blanche dans un 1er temps comme en Turquie.
    La sharia cela implique un totalitarisme religieux et politique avec bien sûr interdiction de tout autre culte (même musulman : ils sont salafistes et combattent également les shites) ou de toute pensée divergente. Les FM achètent leurs votes en pourvoyant les populations pauvres d'organisations sociales.

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    1. "tentacules" "nébuleuse" "charia" "totalitaire"... brrr ça fait vraiment peur...

      Sinon, vous le sortez quand votre best-seller "le protocole des Sages de la Mecque"?

      PS:pouvez-vous me citez une seule mesure "totalitaire" ou "islamiste" prise par exemple par le gouvernement tunisien,issu des Frères musulmans et actuellement au pouvoir en Tunisie?

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    2. Je n'ai pas dû chercher longtemps : en tapant simplement dans google : tunisie
      'Le groupe islamiste Ennahda à la Constituante (89 députés sur 217) a indiqué avoir trouvé un accord avec cinq petits partis pour supprimer du projet l'article 141 dont la disposition la plus critiquée par l'opposition prévoyait qu'aucune révision constitutionnelle ne pouvait porter atteinte à "l'islam en tant que religion de l'État". Pour l'opposition, cette formulation laissait la porte ouverte à l'introduction de la charia en Tunisie' (RTL.be)
      Voilà déjà une mesure totalitaire qui était prévue. Je peux continuer à chercher si vous voulez ... Mais pour juger de ce qui se passe là-bas je me rappelle avoir lu ces derniers temps beaucoup de faits rapportant des arrestations arbitraires et emprisonnements de journalistes pour délit d'opinion, il y a eu des assassinats de leaders opposants et ce n'est qu'au dernier que le gouvernement a vraiment réagi, ils ont déclaré qu'il s'agirait de la même filière que pour l'assassinat précédent (ah bon, amlors pourquoi les a-t-on laisser courrir sans rien dire ?) . Ennahda s'assouplit ... suite aux manifestations et même au risque de guerre civile qui menacent leur pouvoir. Vu le rapport de forces cela est évidemment la meilleure tactique s'ils veulent rester.
      Mais ce vous citais plus haut est un média occidental ... je crois préférable en général de suivre l'actualité des journaux locaux (à condition que les opposants ne soient pas muselés), et sinon de suivre la situation via youtube ou twitter où n'importe qui peut poster n'importe quoi, et là on aura des versions propagandistes qui s'opposent et il faudra se forger sa propre opinion. Il y a aussi d'excellentes analyses dans le Courrier International, car malheureusement il n'y a plus beaucoup de journalistes dits d'investigation dans les médias occidentaux, quand l'un dit x ou y, les autres relaient la même chose. Oublions le Monde Diplomatique avec Alain Gresh qui a une vision partisane.
      Juste ceci (via journaux nord-africains) pour avoir une petite idée de la manière dont Ennahda veut contrôler la presse : http://www.webmanagercenter.com/actualite/societe/2013/08/20/138852/le-centre-de-tunis-pour-la-liberte-de-la-presse-denonce-les-dernieres-nominations-dans-des-medias,
      http://www.babnet.net/cadredetail-70185.asp

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    3. ps : vous avez raison, le terme tentacules est fort, j'aurais pu dire ramifications. Mais nébuleuse est approprié car cela s'oppose au terme organisation qui suppose une hiérarchie bien structurée. Vous niez charia et totalitaire ? Pourquoi ?

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  8. Cette affaire n'est pas simple.
    Le pauvre peuple égyptien n'ayant aucune formation politique pour l'écouter/représenter.

    Armée e t Frères Musulmans sont formations issues de la classe des p o s s é d a n t s et ne représentant qu'elles.(éducation anglo-saxonne..Londres pour les Frères Musulmans ou USA pour les militaires)
    Une bataille entre possédants.

    Les USA ne sont par ailleurs pas innocents dans ces événements.
    Semer et maintenir le chaos au Proche Orient est "nécessaire". Avec l'appui des britanniques, maîtres en la matière (leur savoir colonialiste et leur capacité à brouiller les cartes de façon magistrale sont connus).

    En Belgique, par ailleurs, c'est idem. Possédants au sommet et ne travaillant q u e pour eux-mêmes (en manipulant l'opinion et surtout la f r u s t r a t i o n générée par une misère intellectuelle d'un peuple n'ayant pas appris à concevoir, à exprimer, à savoir - on se garde bien d'installer un enseignement de formation à la pensée, l'expression, la culture, le savoir, l'ouverture d'esprit et la maîtrise de sa langue... outil pour s'exprimer - bref une misère conceptuelle lamentable et de bas niveau permettant de dominer/manipuler sans entraves...)


    Il faut absolument la remettre dans son contexte historique (armée égyptienne ayant toujours eu du pouvoir) de géostratégie et économie

    (géopolitique surtout, constater que t o u s les points de passage maritime, t o u s, sont d'influence anglo-saxonne, Malouines reprises par UK, - les dictatures militaires chiliennes et argentines instaurées en raison de leur géographie contrôle maritime, idem Afrique du Sud, Gibraltar, point de contrôle du passage méditerranéen et contrôle militaire, t o u t e s les îles Caraibes, Australie, absolument tous les c a p s-points de passage sous contrôle anglo-saxon, la maîtrise des Mers et Océan est essentielle au commerce...les anglo-saxons depuis des siècles se battent pour la maîtrise des r o u t e s commerciales par tous les moyens et souvent les pires, pour l e u r s marchandises et l e u r monnaie, rien de neuf).

    A chaque continent-point de passage... vous avez des îles paradis fiscaux et en Europe, idem...avec des pays.

    Rien de neuf depuis des siècles...(voir découverte de l'Amérique...)

    Dans le cas présent, ne pas oublier Lybie, Irak, Iran, etc, etc et surtout SYRIE où se trament et se tissent les mêmes situations chaotiques et sanglantes.

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  9. " Une dimension substantive, constitué par la garantie de certains droits fondamentaux. "

    1. Exact ! ces droits ont clairement été définis à partir de 1948. Il ne s'agit pas d'une vague notion juridique qui dépendrait du bon vouloir de dirigeants conservateurs ou progressistes. La liste est connue et diffusée par les Nations-Unies. Tous, progressistes ou conservatuers doivent les respecter pour se revendiquer " démocrates".

    2. Avant la prise de pouvoir par l'armée, il y a eu un avertissement très clair adressé au gvt Morsi que vous passez volontairement sous silence. Pourquoi masquer l'existence d'un appel de l'armée fondé sur des éléments concrets facilement vérifiables ?

    3. En réalité, la gestion quotidienne d'un pays repose sur du droit (que vous rappelez à juste titre) et du factuel (que marsel sel développe dans son analyse); s'en tenir à de vagues affirmations sur le caratère éventuellement démocratique du gvt FM n'est pas honnête ni responsable.

    4. Non, les FM ne sont pas conservateurs : à partir du moment où il nie, par exemple, l'égalité des genres ou la liberté d'expression, ils sont clairement anti-démocratiques. Mais je suis d'accord avec vous : ils avaient acquis le pouvoir au terme d'élections démocratiques, ils avaient la légitimité démocratique pour achever le mandat que le peuple leur avait confié.

    5. Trop facile de voter pour les FM et puis 1 ans après venir dans la rue hurler : dégage ! va falloir éduquer les Egyptiens et leurs voisins sur ce point précit de procédure démocratique : on ne vire pas un gvt avec qlq manif dans la capitale du pays à chaque poussée de fièvre "idéologique".

    Le peuple doit apprendre à adhérer à un programme à exécuter pendant un mandat et au terme du mandat l'évaluer et en tirer les conclusions. Voilà ce que l'armée égyptienne a oublié de rappeler à son bon peuple, ce qui rend à mes yeux son intervention particulièrement suspecte. Mais comme le propose marcelsel, wait and see avant de hurler au coup d'Etat ( et donc illégal et illégitime selon vous, si je vous ai bien lu...)

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  10. encore un point de vue intéressant, celui de Samir Amin, de père égyptien et mère française, ancien du PCF dont il s'est distancé, en interview à Algérie patriotique :
    Il va assez loin puisqu'il parle de fraude électorale lors des élections qui ont mis Morsi au pouvoir. A vérifier par d'autres sources.
    http://pcfbassin.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=11612%3Al-oui-morsi-et-les-freres-musulmans-allaient-ceder-40-du-sinai-r&catid=5%3Amoyen-orient&Itemid=8

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